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RAZGOVOR S GOSPOĐOM EVAINE IVIČEVIĆ LE CALVÉ

Autor: Tamara Rabuzin, 16. 5. 2014.

Svima onima koji dobro vladaju francuskim jezikom svesrdno preporučamo intervju s gospođom Evaine Ivičević Le Calvé, majkom naše učenice iz 4.a razreda Solen Ivičević Le Calvé.

Gospođa Ivičević Le Calvé naime radi kao stalni profesor na katedri za francuski jezik Filozofskog fakulteta, a u narednim recima progovara o svom zanimanju, zastupljenosti francuskog jezika u hrvatskom školskom sustavu i prednostima dvojezičnog programa naše škole, ali i iznosi nekoliko vrlo konkretnih prijedloga primjenom kojih bi se mogao poboljšati status francuskog jezika u hrvatskim školama...

Intervju pročitajte u nastavku.

Interview avec Madame Evaine Ivičević Le Calvé

 

Question 1 : Depuis quand travaillez-vous à la Faculté des lettres de Zagreb, Filozofski fakultet ?

ELC - J'ai commencé à travailler à la Faculté à l'automne 1991, lorsque les lecteurs français ont été rappelés en France à cause des risques que leur faisait courir la guerre en Croatie. A l'époque, je connaissais déjà le professeur Klaić car je collaborais à la rédaction d'un dictionnaire sous sa houlette, et c'est lui qui m'a proposé de venir à la Faculté. Et voilà... 23 ans plus tard, j'y suis toujours!

 

Question 2 : Mais au fait, qu'y enseignez-vous exactement?

ELC - J'enseigne la traduction. De 1991 à 1999 j'assumais les cours de langue : exercices, travaux pratiques. Mais à partir de 1999 j'ai mis en place et développé un cursus de traduction-traductologie au sein duquel j'enseigne aujourd'hui plus précisément la traduction du croate vers le français. Depuis deux ans j'interviens également à Zadar, où un cursus similaire a ouvert à l'automne 2012.

 

Question 3 : Pensez-vous que le français est largement diffusé en Croatie?

ELC - On sait que le français est en perte de vitesse dans l'enseignement primaire et secondaire. J'ignore les chiffres exacts, mais le pourcentage d'élèves qui choisissent le français est largement en-dessous de 10%. Ma réponse pourrait donc être : non, il n'est pas largement diffusé. Pourtant, on remarque un fort regain d'intérêt pour l'apprentissage à l'âge adulte, en particulier chez les fonctionnaires. Et il m'arrive très souvent de rencontrer des gens qui, avec un brin de nostalgie, me disent avoir appris le français, et aimer cette langue, même s'ils n'en connaissent plus que quelques mots. Je nuancerais donc ma réponse, et dirais que sa diffusion est plus large qu'on ne le pense généralement, mais avec un faible impact.

 

Question 4 : D'après vous, pourquoi les jeunes ne choisissent pas le français comme langue étrangère?

ELC - Peut-être qu'ils n'y sont pas encouragés. Beaucoup d'écoles n'offrent pas de cours de français, pour différentes raisons généralement techniques. Peut-être les apprenants ont-ils peur de cette langue, réputée difficile. Contrairement à d'autres langues, qui sont d'un abord facile, le français a une phonétique et une grammaire assez rebutantes. C'est une première raison. Mais il y a aussi la question des contacts, qu'ils soient familiaux, culturels, économiques ou autres. A ce niveau, d'autres langues sont beaucoup plus présentes que le français dans la vie des jeunes Croates, si bien que cette langue vient généralement en dernier.

 

Question 5 : Auriez-vous des propositions pour améliorer la position du français dans les écoles?

ELC - La première proposition, ce serait de favoriser l'apprentissage précoce, car c'est vrai que le français est une langue exigeante et plus on l'aborde tôt, mieux c'est. La seconde proposition, ce serait de permettre la création de mini-groupes d'apprenants dans les écoles, car souvent le nombre d'élèves intéressés ne permet pas à l'école d'ouvrir un groupe. La troisième proposition serait de favoriser l'aspect communicationnel de la langue et d'abandonner un peu les exercices de grammaire au profit de l'expression, de l'écoute, d'activités qui permettraient aux élèves de se libérer de la peur de la faute, et d'apprendre en y trouvant plaisir.

 

Question 6 : Trouvez-vous que le programme bilingue au XVIIIe lycée est bien?

ELC - Oui! En tant que professeur de traduction, je suis très bien placée pour savoir que pour bien connaître une langue et pour pouvoir l'utiliser dans la vie, il ne faut pas seulement en connaître la grammaire et la littérature, mais aussi savoir traiter de divers sujets spécifiques dans cette langue. Par exemple : l'histoire, l'art, la géographie, etc. C'est ce qu'on appelle les langues de spécialité, et c'est ce qu'offre le cursus du programme bilingue. Et c'est LA bonne façon de s'y prendre pour que les élèves puissent dans la suite de leur carrière mettre à profit cet investissement linguistique. Par ailleurs, ce type de programme est tout à fait positif au niveau des contacts avec le pays dont on apprend la langue, en l'occurrence le français, ce qui permet une meilleure connaissance culturelle que dans les cours classiques.

 

Question 7 : Avez-vous eu des contacts avec des élèves du XVIIIe lycée?

ELC - J'ai eu l'occasion de faire quelques interventions devant des classes. J'ai parlé de la francophonie au Canada, de l'histoire du Québec, et les réactions des élèves étaient positives. C'est toujours un plaisir pour moi de venir rendre visite au XVIIIe lycée.

 

Solen Ivičević Le Calvé, 4.a




 

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